Cela faisait plusieurs jours que j'attendais d'être reçue par Helen Field, mais à chaque fois je me voyais refouleée avec en guise de consolation des mots d'excuses "Elle n'est pas la aujourd'hui" "Elle est en réunion" "Mme Field ne peut vous recevoir aujourd'hui, revenait un autre jour peut être" . Le "peut être" m'amenait a croire que chaque jour une nouvelle excuse me serait présentée. Mais je ne désespérait pas. J'avais loué une chambre dans une auberge non loin de la. L'espace était exiguë, les murs délabrés apportaient un air insalubre a la petite pièce. N'ayant que peu d'argent, je devais m'en contenter. Sur un sommier était disposé un matelas dont une forte odeur de transpiration et de moisissure s'en dégageait. Une étroite fenêtre donnait sur la rue principale des quartiers végétariens, mais la vitre, recouverte de poussière, ne laissait que très peu entrer la lumière. Une petite table avait été placé dans le coin gauche du mur opposé a l'entrée. Une bougie à moitié consommé était tenue dans un très jolie chandelier. Par moments, une bête sortait du sol ou des trous des murs. Par chance, la chambre disposait également d'un petit lavabo avec de l'eau courante. Cela faisait quelques jours que je n'avais pu me laver, ni laver mes vêtements. L'odeur, bien que très faibles, commençait a m'incommoder. Outre cela, l'auberge avait un point négatif qui rendait difficile mon séjour ici : l'épaisseur des murs. En effet, sans doute avaient ils été rongé de l'intérieur, car, avec les trous d'usures, chaque bruit d'une chambre était renvoyé en échos dans les chambres voisines. J'avais ainsi droit chaque soir aux hurlements des disputes entre enfants et parents, les défoulements d'injures des hommes bourrés. Chaque discussion était audible d'une chambre a l'autre. Je n'avais donc droit a très peu de silence, et bien que le retour a la civilisation m'apportais une bouffée de repos, le silence et la solitude qu'offrait les bois sauvages commençaient a me manquer.
Cependant, malgré mon caractère misanthropique je m'étais faite une amie. Non pas une complice. Mais une petite fille nommée Jaddiah. Son "père" ,adoptif pour le moins, était le gérant de l'auberge. Elle passait donc ses journée près du comptoir, ou dans les rues devant . Un matin, elle était restée devant ma table en ouvrant de grand yeux devant moi. Sans doute mon aspect aventurière avait du l'impressionner, mais depuis elle ne me lâchait plus et passait la plupart du temps où je me trouvais a l'auberge, a me narrer les histoires de sa vie et a me poser toutes sortes de questions. Le plus étrange était que je m'était prise d'affection pour elle. Elle arrivait parfois a me faire rire, et sa naïveté devant le monde était touchante.
Dans ces moments la l'idée de me poser me traversait l'esprit. Pourquoi ne pas rester? Essayer de construire une vie. Lorsque je voyais la communauté que les végétariens essayer de rebâtir, il m'arrivait d'envisager les rejoindre. Mes ces idées ne duraient jamais plus de quelques instant. L'objectif de ma mission me revenait alors en tete, et je repartait vers la case de la dirigeante décidée et obstinée.
C'est alors qu'un matin...